
Photographe célèbre de l’agence Magnum Photos, Philippe Halsman est connu pour le « jumping » (ses modèles sautent au moment de la prise), une technique qu’il utilise dans nombre de ses portraits les plus célèbres. Il est entre autre l’auteur du célèbre cliché « Dali Atomicus » réalisé en 1948. Cette photographie mettant en scène Salvador Dali avait fait grand bruit à l’époque, et est aujourd’hui considéré comme l’une des photographies les plus importantes du 20ème siècle. Très inspiré par son travail, Karl Taylor a décidé de rendre hommage à Philippe Halsman en reproduisant son cliché.
Depuis le début de sa carrière, Karl Taylor a été extrêmement fasciné par Philippe Halsman, en particulier par son travail sur les liquides et les objets en mouvements. Une thématique qui a fortement influencé son travail au quotidien, et lui a permis de se construire ce style si particulier. Près de 60 ans après la révélation de « Dali Atomicus », Karl Taylor a eu envie de rendre hommage à Halsman en reproduisant ce cliché iconique en utilisant autant que faire se peut les techniques de l’époque.
Comprenez par-là que le rendu final n’est pas passé par la moulinette d’un quelconque logiciel de postproduction. Afin d’obtenir un rendu similaire il a donc, en compagnie de son équipe, étudié avec soin le cliché original. Après avoir recréé de toutes pièces le décor avec son équipe, il a observé avec soin la photographie pour reproduire l’éclairage de « Dali Atomicus », et ainsi obtenir un cadre quasi-identique. Quasi-identique, car Karl Taylor a tout de même dû faire quelques concessions. Il n’a en effet pas pu lancer de chats, et a donc décidé de les remplacer par une montre molle et un grille-pain, qui ont selon lui « une énergie assez similaire à celle du chat »…
Une fois ce cadre établi, il a pu attaquer le vif du sujet, à savoir capturer le plus parfaitement possible la gerbe d’eau iconique de la photographie originale, ainsi que le « sosie » de Dali en plein air. Un travail minutieux qui a nécessité de nombreux essais afin de maîtriser non seulement le lancer parfait, mais aussi une parfaite coordination entre l’eau et le modèle. Au final, il aura fallu 29 prises à Karl Taylor pour obtenir un cliché qui lui convienne, soit une prise de plus que ce qu’il avait fallu à Philippe Halsman à l’époque (qui lui, devait en plus composer avec des chats). Un performance aussi impressionnante qu’intéressante, qui a été entièrement documentée par la BBC dans la vidéo présente en haut de cet article.